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Arts visuels
Schnetz, Peter

Toute une soirée de ballet en une fraction de seconde

Parution: janvier 1994 / mars 2000

   
  Zürcher Ballett: Falco Kapuste (au milieu) avec Mathieu Gremillet, Cyril Lot, Michael Revie et Michael Rissmann dans "... und Farben, die mitten in die Brust leuchten", Ch: Heinz Spoerli, Photo: Peter Schnetz
   

Texte: Peter Schnetz

"... et écrivez-nous donc encore quelques lignes à ce sujet", m'a dit la rédactrice au téléphone. "Volontiers", lui ai-je répondu. Et me voilà, assis devant une page vierge, réfléchissant comme jamais à mon métier, me demandant comment tout a commencé. D'une manière tout à fait classique, pourrait-on dire. J'étais encore écolier quand on m'a offert un appareil de photo. Ses possibilités techniques étaient plutôt restreintes, mais ceci a eu un effet éducatif: dès le début le quoi et non le comment était au centre de mes essais photographiques. Mon tout premier sujet était une roue de vélo que je laissais descendre du haut d'une pente. C'est depuis ce moment-là que tout ce qui est mouvement m'aura intéressé. D'abord les photos de presse pour le sport, les défilés de mode, le cirque - bref: tout ce qui montrait des gens en action. Plus tard, ce seront les vols d'étourneaux, les choucas évoluant dans le vent devant un restaurant de montagne, ou encore les mouvements lents des vaches au pâturage.

Et puis il y a la musique. Avec elle, bien des mouvement deviennent plus souples, plus harmonieux; les personnes semblent voler à travers l'espace. Ma voie me mènera donc là où tous ces élément sont réunis: au théâtre, à l'opéra, au ballet. C'est une œuvre attachante que de fixer et de décrire, en quelques secondes, tout un ballet sur pellicule, soit le résultat de plusieurs mois de travail. Ou plus exactement, en une seule image, car dans la plupart des cas, les journaux ne publient qu'une photo, ce qui représente le deux cent cinquantième de seconde d'un ballet de quatre-vingts minutes.

Ensuite, les danseurs, le chorégraphe, le scénographe et bien d'autres personnes qui ont collaboré à la production regarderont cette photo, chacun de son propre regard. Cela me pèse parfois. Mais c'est aussi un moteur puissant qui me pousse à aller toujours plus loin dans ma recherche: arriver à fixer l'épisode sur ma pellicule.

   
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Pas de deux

(Texte: Françoise Horle)
Depuis des années, Peter Schnetz documente les ballets de Heinz Spoerli. Ce photographe bâlois s’enthousiasme tout particulièrement pour les pas de deux: «nous autres spectateurs avons tous un côté fleur bleue que le pas de deux comble à merveille. Car le destin de deux êtres humains nous touche plus que celui d’un groupe.»
Ces images présentent des pas de deux tirés de pièces de Spoerli dont certaines remontent à 1977. Elles proviennent aussi bien de répétitions en studio que de représentations sur scènes, relatant toujours et encore la rencontre de deux êtres. Certaines d’entre elles, les plus anciennes, rappellent à notre bon souvenir des interprètes d’alors qui, aujourd’hui à la tête d’une compagnie, créent autant d’œuvres intéressantes.

   
  Shonach Mirk et Fabrizio Betti répètent "La belle Vie" (1987), Ch: Heinz Spoerli
   
  Yen Han et Federico Benelli répètent "Romeo und Julia" (1998), Ch: Heinz Spoerli
   
  Shonach Mirk et Martin Schläpfer dans "La belle Vie" (1987), Ch: Heinz Spoerli
   
  Martin Schläpfer et Victoria Mazzarelli dans "Einhundertdreiundzwanzig + 2" (1988), Ch: Heinz Spoerli
   
  Cathy Sharp et Chris Jensen dans "Wir waren - Liebeslied aus einer schlechten Zeit" (1977), Ch: Heinz Spoerli
   
  Karine Seneca et Jens Weber répètent "... und mied den Wind" (1999), Ch: Heinz Spoerli
   
  François Petit et Nicolas Blanc dans "... und mied den Wind" (1999), Ch: Heinz Spoerli
   
Toutes les photos: Copyright Peter Schnetz
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