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a cura di Paolo Quintili - quintili@uniroma2.it
Ultimo aggiornamento: 10 ottobre 1999





Les relations de voyage

dans la culture des Lumières

par Nicole HAFID-MARTIN*


 
 

A examiner l’histoire de la constitution du savoir en Occident, on ne saurait douter de l’incidence des découvertes géographiques sur l’évolution des mentalités et des théories. Depuis l’Antiquité, ce sont les voyageurs -marins ou aventuriers, savants, missionnaires ou diplomates- qui ont conjointement tracé la carte matérielle du monde et, d’une manière moins perceptible, la représentation mentale qu’elle autorisait. A partir de cette adéquation entre les repères visibles du globe et les divers concepts que les hommes ont forgé pour penser d’autres lieux, d’autres hommes, nous pouvons évoquer la littérature de voyage non plus en termes de genre littéraire mais de discours sur soi et sur l’univers. Une telle perspective -qui ne rejette pas le sens ou la beauté des textes- devient particulièrement féconde dans l’analyse du phénomène de popularité qui caractérise les relations de voyage tout au long du XVIIIe siècle. Succès constant, auprès des esprits curieux comme des cercles savants, qui nous dévoile la structure interne du modèle culturel que furent les Lumières en Europe.

D’un point de vue sémiologique, il conviendrait donc d’établir un rapport de causalité entre les thèmes dominants des courants de pensée successifs et le degré d’ouverture des esprits aux réalités extérieures, ceci afin d’évaluer certaines parentés idéologiques. Sans doute verrions-nous qu’une idée-force comme celle du progrès n’est pas étrangère à la spatialisation grandissante de la notion de genre humain ainsi qu’à la visualisation en signes topographiques d’horizons jadis inconnus. S’il nous fallait définir le lien de proximité entre la nature énergétique du progrès et la conquête géographique de la planète, ce serait par un effet de dilatation qui correspond -ou se superpose- à l’image optimiste d’un monde en expansion, celle que les lecteurs se forgent au gré des descriptions de terres lointaines en cours d’exploration. La relation de voyage, malgré les formes hétérogènes qu’elle adopte est le lieu même où cette métaphore du développement des facultés et du devenir humain trouve l’une de ses plus justes significations. Ne draine-t-elle pas en effet les principaux enjeux des débats socio-politiques des Lumières, tout en participant à l’édification d’un savoir général que l’Encyclopédie tentera de mettre en forme ?

Par sa prolifération et ses variétés d’écriture, par l’immense étendue géographique autant qu’ethnique qu’elle circonscrit, la littérature de voyage élabore une sorte de métadiscours dès le milieu du siècle, sous forme de compilations et recueils. Alors que l’Histoire générale des voyages (...) (1) de l’abbé Prévost reste l’emblème qualitatif d’un nécessaire effort de classement, nous ne saurions oblitérer la richesse d’une production qui s’épanouit dans les grands pays européens en vue de synthétiser les connaissances sur les divers continents. Citons pour exemple le Recueil de voyages nouveaux et remarquables par terre et par mer (...) d’Henry Ellis (1750, Gottingue, 3 volumes), les Mélanges intéressants et curieux, ou Abrégé d’histoire naturelle, morale, civile et politique de l’Asie, l’Afrique, l’Amérique, et des terres polaires (...) de Jacques-Philibert Rousselot de Surgy (2) en 10 volumes (Paris, 1763-1765), Le Voyageur français ou la Connaissance de l’Ancien et Nouveau Monde (...) de Joseph de La Porte en 42 volumes (Paris, 1765-1795), l’Abrégé chronologique, ou Histoire des découvertes faites par les Européens dans les différentes parties de monde (...) de John Barrow en 12 volumes (Paris, 1766). Par ailleurs, de nombreux recueils d’observations sur les mœurs, religions et gouvernements des différents peuples du monde (3) traduisent la même volonté d’inscrire la diversité humaine au nombre des composantes de la culture des Lumières. Mais la fonction idéologique de cette littérature de cabinet semble assujettie aux valeurs unificatrices d’ordre et de clarté puisqu’à partir de témoignages fragmentaires, elle se charge de reconstituer une image cohérente du monde. Image menacée d’éclatement si l’esprit ne parvenait à dominer le vertige des différences et de l’écart entre les nations.

Quant à elle, la relation du voyageur se démarque par son statut, à la fois privilégié et contestable. Les critiques du public à l’encontre d’esprits hardis dont certaines découvertes ou hypothèses paraissent invraisemblables, à l’inverse celles des explorateurs en butte au scepticisme (4) indiquent bien les exigences des uns et des autres : authenticité, rigueur mais aussi, d’une manière souterraine, conformité à une vision souvent ethnocentriste (5). Plus fréquemment encore, ce sont les voyageurs entre eux qui soulèvent les polémiques -au sujet des Amazones par exemple- quand ils ne s’opposent pas aux systématisations des philosophes (6). Ainsi un vivant réseau d’échanges entre les lecteurs et l’écrivain-témoin produit-il une véritable dynamique qui donne alors à la littérature de voyage une vigueur inégalée. Elle occupe de ce fait un espace de sociabilité qui prolonge la vie des salons et des cercles, en dépassant même les frontières grâce aux nombreuses traductions qui circulent dans l’Europe entière.

En France, dans la société d’Ancien Régime comme au-delà de la Révolution, on constate que les récits s’accordent à l’esprit du temps par l’évolution des formes littéraires, en fonction des goûts du public mais aussi des intérêts de l’élite savante. Si la relation par lettres domine longtemps la production, c’est pour créer un lien de mondanité tout en permettant l’expression de sentiments comme la respectueuse gratitude à l’égard des commanditaires officiels. Bien souvent, la multiplication des copies manuscrites précède la publication comme dans le cas de la correspondance adressée d’Italie par Charles de Brosses à son " gros Blancey " ou à Fyot de Neuilly (7), ou des épîtres que le comte Jean Potocki fait parvenir d’Egypte à sa mère (8). Autant d’exemples d’une pratique courante dont l’aboutissement n’est que la forme achevée du désir initial de rester présent dans les conversations. A l’opposé, un ouvrage de facture impersonnelle comme le Voyage en Egypte et en Syrie (1787) de Volney n’en est pas moins ancré dans l’espace social qu’investissent le récit épistolaire ou le journal (9), si l’on admet qu’il s’agit du premier guide moderne à l’usage d’un public cultivé et curieux, tel que le cercle d’Auteuil animé par Mme Helvétius (10). Mais le classement rationnel des thèmes ainsi que la démarche générale de l’auteur traduisent un besoin de scientificité jusque dans la forme : Volney adopte le tableau pour échapper aux désordres de la pensée subjective. Quelques années plus tard, l’oeuvre d’Alexandre de Humboldt -Voyages aux régions équinoxiales du Nouveau Continent (...) (11) (30 volumes, Paris, 1807-1825)- offrira le plus monumental exemple d’un genre qui se déclinera ensuite sur d’autres modes et selon d’autres structures.

Quel rôle peut avoir la socialisation de récits fondés sur le caractère unique d’une expérience individuelle ou celle d’une équipe comme dans les expéditions maritimes ou terrestres ? Sans doute faudrait-il une définition préalable de la littérature de voyage pour la distinguer de tout ce qui s’en prévaut sans apport spécifique. Si nous retenons le critère dominant de l’observation -voir, écouter, dessiner, noter et mesurer-, c’est bien le témoignage que diffuse essentiellement la relation à l’adresse du public sédentaire. Dans le réseau complexe des discours qui s’entrecroisent entre le monde extérieur, la perception qu’en a le voyageur et celle, en dernier lieu, de ses lecteurs, le texte se fragmente sous l’effet de chocs multiples tout en reflétant les images qui l’ont construit. Rien d’étonnant à ce qu’il devienne un espace de diffusion d’idées et de connaissances diverses, un lieu de confrontation entre cultures et, par prolongement, une aire de projection pour la pensée spéculative.

L’aspect documentaire répond aux curiosités et aux attentes implicites de l’époque, aussi férue d’exotisme que d’histoire naturelle ou d’antiquités. A cet égard, le succès considérable des Lettres édifiantes et curieuses de Chine par des missionnaires jésuites (1702-1776) nous donne mesure de l’intérêt passionné du public pour les contrées mystérieuses. Sur quelques décennies, la description de la faune et de la flore mondiales s’accélère au point de susciter le besoin de classer les généreuses productions de la nature, comme ces milliers de plantes expédiées des quatre coins de la terre vers les jardins botaniques d’Europe (12). On constate qu’un tel afflux neutralise une vision désordonnée, voire inquiétante du système de l’univers puisqu’au travers des grandes nomenclatures de Carl Linné, Buffon ou des frères Jussieu, la science parvient à ordonner le règne végétal sinon à véritablement attribuer un sens à sa profusion. De même, toutes les autres collectes des voyageurs æ minéraux, objets divers, tracés cartographiques et relevés astronomiques, dessins, recueils de vocabulaires étrangers(13) æ servent l’effort de répertoriation encyclopédique. Par exemple, tandis que Jean-André Peyssonnel, après avoir visité la Tunisie en 1724-25 s’adresse directement au géographe Delisle pour lui faire rectifier sa carte de Barbarie, d’autres voyageurs confient pour examen leurs échantillons aux grands spécialistes des disciplines concernées. Là encore, les mouvements d’échange -inscrits dans les textes mêmes- prouvent une vitalité qui s’explique en termes de nouveauté, de corrections d’anciennes données, de découverte d’espèces, autrement dit d’enrichissement méthodique du patrimoine universel. Mais l’autre versant de cette accumulation -tout aussi décisif pour la science- est d’ordre épistémologique : quand le monde se gonfle d’aussi rapide manière, l’esprit de système s’assouplit pour tenter une jonction entre le simple et le complexe, l’immuable et le relatif. Si, malgré leurs divergences, le fixisme de Cuvier ou le transformisme de Lamarck se déchiffrent comme des théories sur la voie de l’évolution, c’est grâce à l’inventaire du siècle en matière zoologique et botanique mais aussi dans les domaines de l’humain. D’une certaine manière, le plus magistral essai de mise en forme d’un tel inventaire serait la Description d’Egypte effectuée par l’équipe des savants de Bonaparte, comme héritage de la pensée des Lumières en même temps qu’hommage à son rayonnement.

Un constat s’impose après les grandes circumnavigations de Cook et de Bougainville : quand la relation de voyage décrit le monde aussi scientifiquement que le peut son auteur, elle reste le miroir d’un face-à-face où l’Européen cerne les contours de l’Autre sans jamais en clarifier totalement l’identité. L’effet spéculaire des récits -si évident de nos jours- tient à la nature même de cette irréductible situation d’étrangeté où tout semble inversé par la couleur de l’épiderme, le maintien et les mœurs (14). Souvent la raison dissocie ce que l’on voudrait rapprocher : comment parler des peuples sauvages ou soumis au despotisme sans en référer à soi-même, c’est-à-dire à sa propre culture ? Pourtant il serait injuste de dénoncer l’européocentrisme des Lumières sans évoquer l’absence de concepts pour réduire les distances, sans souligner la généreuse intuition de nombreux voyageurs, d’un Anquetil-Duperron en Inde, d’un Carsten Niebuhr en Arabie, d’un Mungo Park en Afrique. Ceux-ci ont accepté la différence comme fondement d’une ouverture sur l’histoire des autres civilisations, sans méconnaître l’étendue du vice colonial européen. D’autres, avec moins de dialectique, ont critiqué l’esclavage sans atteindre le même sens de l’altérité comme Bernardin de Saint-Pierre dans son Voyage à l’île de France (1773) ; d’autres encore ont paré d’exotiques langueurs leur vision de l’Orient tel Claude-Etienne Savary dans ses Lettres d’Egypte (1785-86).

Tous, néanmoins, fournissent à leurs contemporains d’éblouissants décors à l’origine d’une vogue persistante pour les motifs orientaux, chinois ou antiques, que ce soit dans l’ornement des jardins, l’architecture ou les arts décoratifs. Alors que la plupart des peintres européens se forment à Rome, le genevois Jean-Etienne Liotard pousse jusqu’à la cour ottomane (de 1738 à 1743) qu’il éclaire de délicates sanguines. Par ailleurs, les ruines d’Hubert Robert -qui doivent tant à l’Italie- se font l’écho d’authentiques travaux de transcription in situ : planches de l’antique cité de Palmyre par l’Anglais Robert Wood (gravées à Londres en 1753), gouaches de Jean Hoüel en Sicile (15), aquarelles de Louis-François Cassas en Grèce, Asie Mineure et Proche-Orient (16). En bref, les illustrations qui agrémentent ou fondent les relations publiées renforcent la magie de ce lointain décrit ou suggéré, toujours plus innocent que nature ; les tableaux de William Hodges -peintre anglais qui accompagne Cook durant son second voyage autour du monde (1772-1775)- ne peuvent que contribuer au mythe du paradis des Mers du Sud. Autant qu’un espace sémantique vers lequel converge un désir partagé par le voyageur et son lecteur, l’exotisme se définit par un regard sur le monde étranger, voilé de rêves troublants sur la pureté des premiers âges.

Comme genre esthétique, la littérature de voyage du XVIIIe siècle renferme assurément toutes les catégories du beau et du sublime dans la nature : en dehors des gravures, on y relève d’innombrables séquences descriptives rapportant paysages et scènes de genre, perspectives ou promesses d’un Ailleurs inévitablement surprenant qui s’élaborent au sein d’une poétique même du voyage, dans un espace-temps inconnu du public. Mais l’influence effective des images exotiques sur l’imaginaire romanesque des Lumières nous serait à peine dévoilé sans l’œuvre de voyageurs-écrivains tels que William Beckford, Bernardin de Saint-Pierre, Jacques Cazotte, Chateaubriand, Jean Potocki etc... L’univers qu’ils créent à partir de leurs souvenirs pour exprimer l’irrationnel par le fantastique ou le rôle de la nature sur la sensibilité nous fascine encore pour cette subtile connivence entre mémoire et création, lieux réels et itinéraires symboliques. Mais qu’on produise soi-même l’alchimie d’un syncrétisme au moins visuel ou qu’on emprunte aux réminiscences de lectures pour créer un dépaysement, c’est encore la présence d’horizons révélateurs qui imprime de son sceau divers courants littéraires, de Paul et Virginie au roman gothique anglais. Vers la fin du siècle, l’imprégnation du monde des lettres par celui du voyage se manifeste notamment au travers d’un idéalisme d’évasion ou d’un moralisme d’époque comme dans les nouvelles de Florian, toutes à caractère pseudo-folklorique (17).

Toutefois, sans la génération des philosophes rationalistes français, jamais le récit de voyage n’aurait été au cœur d’un moment culturel aussi profond que les Lumières européennes. En même temps que reculent les limites du monde connu avant le tracé définitif de l’intérieur des continents, la pensée spéculative se déploie dans un espace en abîme, au-delà des certitudes de l’histoire. Même si " l’invention " du sauvage est antérieure à cette période, sa conceptualisation coïncide avec la première vague critique contre l’absolutisme monarchique à laquelle appartiennent les Dialogues curieux entre l’auteur et un sauvage de bon sens qui a voyagé (1703) du baron La Hontan. Tous les grands débats sur les origines de l’homme -monogénisme ou polygénisme pour les races, pluralisme linguistique ou langue-mère, état de nature contre civilisation- puisent aux mêmes sources du relativisme des mœurs et des usages, de même que la réflexion politique de Montesquieu, la philosophie de l’histoire de Voltaire ou la pensée anticléricale de d’Holbach. Rousseau a reconnu sa dette sans cesser toutefois d’espérer des voyageurs-philosophes capables de faire " sortir un monde nouveau de dessous leur plume " pour nous apprendre " ainsi à connaître le nôtre " (18). On sait également ce que doivent à la littérature de voyage des oeuvres majeures comme l’Histoire philosophique et politique du commerce et des établissements des Européens dans les Deux Indes (1772) de l’abbé Raynal, du Supplément au voyage de Bougainville (1772) de Diderot ou, depuis oubliées, les Recherches philosophiques sur les Américains (1768-1769) de Cornelius de Pauw. Doté d’une fonction aussi médiatrice dans le courant anticolonialiste du siècle (19) que normative pour les prémices d’une identité ethnologique des peuples(20), le récit de voyage se déplace alors aux lisières de tous les genres jusqu’à l’Utopie, réfractant suivant ses lecteurs les prismes d’une réalité souvent incomplète mais presque constamment réductible au meilleur du patrimoine intellectuel et artistique des Lumières.
 
 
 
 

* La Chapelle - France. Communication présentée au 9ème Congrès International des Lumières. Münster, juillet 1995
 
 

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NOTES


 
 

(1) Sa publication en 20 volumes s’étend de 1746 à 1789.

(2) En 1767 paraissent du même auteur, en 4 volumes, des Mémoires géographiques et historiques sur l’Asie, l’Afrique et l’Amérique, tirés des Lettres édifiantes et des voyages des missionnaires jésuites (...).

(3) Notons, au hasard, Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde (...) de Bernard Picart (1723-1743, Amsterdam, 11 volumes), Recueil d’observations sur les moeurs (...), les différentes langues, le gouvernement (...) de différents peuples de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique (...) de Claude-François Lambert (1749, Paris, 4 volumes), L’esprit des usages et des coutumes des différents peuples de Jean-Nicholas Démeunier (1776, Paris, 3 volumes).

(4) Par exemple, l’Ecossais James Bruce (1730-1794) ou Bougainville.

(5) Voir à ce sujet l’étude de Roger Mercier, " Image de l’autre et image de soi-même dans le discours ethnologique au XVIIIe siècle ", Studies on Voltaire, 1976, p. 1420.

(6) Pernety contre C. de Pauw, Volney contre Rousseau, C.E. Savary et Chateaubriand etc....

(7) Les Lettres familières écrites d’Italie en 1739 et 1740 ne parurent qu’en 1799, après la mort de leur auteur ; elles furent néanmoins largement connues de son vivant.

(8) Voir la dédicace du Voyage en Turquie et en Egypte, fait en 1784, éd. Daniel Beauvois, Paris, Fayard, 1980.

(9) A l’époque, le journal se distingue comme forme littéraire parce qu’il est remanié d’après les notes initiales. C’est la forme adoptée par l’abbé Outhier, A.J. Pernety, Arthur Young etc....

(10) Peu après son retour d’Orient, Volney s’installa à Auteuil pour y rédiger son Voyage (...) qui lui coûta 18 mois de travail assidu. Cet ouvrage -qui connut un immense succès pour ses qualités d’analyse ainsi que pour la nouveauté de sa présentation- fut la principale référence de Bonaparte et de ses officiers durant la Campagne d’Egypte.

(11) En compagnie du naturaliste français Aimé Bonpland, Alexandre de Humboldt effectue un immense périple à travers les possessions espagnoles (bassin de l’Orénoque, Mexique, Nouvelle Grenade, Pérou) de 1799 à 1804.

(12) Ces plantes (ainsi que les animaux des zones polaires, tropicales, désertiques etc...) sont minutieusement décrites et dessinées par les voyageurs ; les planches font partie intégrante des relations.

(13) Deux des fondateurs du comparatisme, le jésuite Lorenzo Hervas (1735-1809) et l’Allemand P.S. Pallas (1741-1811) parcourent d’immenses territoires, l’un dans les missions espagnoles d’Amérique du Sud, l’autre en Sibérie et Russie orientale.

(14) Volney décrit très justement ce phénomène à propos des Arabes dans le Voyage en Egypte et en Syrie, Paris-La Haye, Mouton and Co, 1959, p. 399.

(15) Après un séjour de 3 ans (1776-79), Hoüel publie un Voyage pittoresque des îles de Sicile, de Malte et de Lipari de 1782 à 1787, texte accompagné de 264 planches gravées par l’artiste lui-même.

(16) L.F. Cassas (1756-1827) est l’auteur d’un Voyage pittoresque de la Syrie, de la Phénicie, de la Palestine et de la Basse-Egypte (1799), 1 volume de texte, 2 volumes de planches, préfacés par Volney que le dessinateur rencontra à Alexandrie en 1785.

(17) Il s’agit des Six nouvelles de 1784 (Biombéris, nouvelle française ; Pierre, nouvelle allemande ; Célestine, nouvelle espagnole ; Sophronime, nouvelle grecque ; Sanche, nouvelle portugaise ; Bathmendi, nouvelle persane) ainsi que des Nouvelles nouvelles de 1792 (Selmours, nouvelle anglaise ; Sélico, nouvelle africaine ; Claudine, nouvelle savoyarde ; Zultar, nouvelle indienne ; Camiré, nouvelle américaine ; Valérie, nouvelle italienne).

(18) Note 10 du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. On peut consulter l’étude de G. Pire : " J. J. Rousseau et les relations de voyages ", Revue d’histoire littéraire de la France, no 3, juillet-septembre 1956, pp. 355-378.

(19) L’ouvrage que l’abbé Grégoire publie en 1808 -De la littérature des nègres- s’argumente sur un vaste ensemble de relations diverses.

(20) Nous n’insistons pas ici sur l’apport ethnologique des voyageurs tant il est évident que celui-ci préfigure les travaux scientifiques du siècle suivant. Pour une approche de la question, se reporter à l’ouvrage de Jean Copans et Jean Jamin, Aux origines de l’anthropologie française, Paris, Le Sycomore, 1978.



 

BIBLIOGRAPHIE




    Sur l'Internet:

    Centre de recherche sur la littérature des voyages, Univ. de Paris IV

    L'Annuaire des chercheurs (plus de quatre cents), avec leur bibliographie récente. Possibilité d'interrogations par sujets de recherche; la Bibliographie de la littérature de voyage en langue française (BLVF). Sources primaires imprimée et manuscrites. Interrogations selon divers critères offerts par le serveur; La Lettre du voyageur. 8 numeros; le programme de ses colloques:

    http://195.114.67.46/crlv/
     
     

    ADAM PERCY G., "Travel literature of the 17th and 18th Centuries. A review of recent approach", Texas Studies on Literature and Language, XX, 1978, p.488-515.

    AFFERGAN Francis, Exotisme et altérité. Essai sur les fondements d’une critique de l‘anthropologie, Paris, P.U.F, 1987.

    BERTHIAUME Pierre (éd.), "L’Ailleurs au XVIIIe siècle", Revue de l ‘Université d’Ottawa, vol.56, N01, 1986.

    BOURGUET Marie-Noelle, "Voyages et voyageurs", Dictionnaire européen des Lumières, sous la direction de Michel Delon, Paris, P.U.F, 1997, p. 1092-1095.

    DUCHET Michèle, Anthropologie et histoire au siècle des Lumières, Paris, Maspero, 1971.

    HAFID-MARTIN Nicole, Voyage et connaissance au tournant des Lumìères (1780-1820), Oxford, Voltaire Foundation, 1995.

    MONTALBETTI Christine, Le Voyage, le monde et la bibliothèque, Paris, P.U.F, 1997.

    PASQUALI Adrien, Le Tour des horizons. Critique et récits de voyages, Paris, Klincksieck, 1994.

    WOLFZETTEL Friedrich, Le Discours du voyageur. Pour une histoire littéraire du récit de voyage en France, du Moyen Age au XVIIIe siècle, Paris, P.U.F, 1996.
     

     
     

 

 

 
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