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LE MONDE | 04.10.01 | 12h45
Cecilia Bartoli, cantatrice, poète et équilibriste
Cette splendide musicienne italienne de vingt-neuf ans est une sublime vocaliste qui varie les registres à l'infini

Article daté du 23.05.1996

 

Sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées, elle apparaît, comme toujours, fraîche, vive, simple, amicale (Le Monde du 22 mai).
   
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Elle semble dévisager un à un les auditeurs du parterre, salue le premier balcon, balaie du regard le reste de la salle en se frappant la poitrine du poing, remerciant ce public qui lui fait fête à l'issue d'un récital de musique méditerranéenne, partagé entre des mélodies en italien de Schubert et Beethoven, d'airs et de canzonettes de Rossini et Bellini et de ravageuses romances hispanisantes de Pauline Viardot-Garcia et Léo Delibes.

Et le public a raison : Cecilia Bartoli n'est pas une chanteuse à toilettes, une créature glamour diffusant les charmes d'une voix au velours infroissable, aux couleurs fixées une fois pour toutes. C'est tout l'inverse qui fait la singularité de cette artiste italienne de vingt- neuf ans : à chaque groupe de mélodies et d'airs, la voix semble autre, s'éclairer, s'assombrir, provoquer des mélanges de registres chantés en "son plein" ou, au contraire, sur le souffle. Lorsqu'on pense au piteux résultat auquel est parvenu l'Ircam pour la bande- son du film Farinelli, on se dit qu'il y avait là une vraie voix, longue, multicolore, hyper- véloce, à elle seule plus riche que celle des deux artistes réunis pour tenter de réincarner la voix mythique du grand castrat Farinelli. Cette voix à la beauté presque électronique aurait pu être celle de Cecilia Bartoli, sublime vocaliste et splendide musicienne,

La force de Cecilia Bartoli est de savoir rassembler l'énergie, de la canaliser et de la distribuer selon une économie sonore à l'ambitus renversant. L'a-t-on prise en défaut ? Dans l'air de Gluck O del mio dolce ardor peut-être, où ce chant, raréfié, suspendu au souffle, mêlé à l'air, faisait perdre sa qualité à la ligne. Sur scène, ce genre de risque s'appelle le courage, ce mouvement infime de bascule qui transforme une machine bien réglée en être de chair et de failles. Il lui reste à oser s'entourer d'un pianiste plus artiste et d'un piano à demi ouvert, que sa voix ne doit pas craindre.

Dix voix en un même organe ? Certains pourraient s'inquiéter d'une telle mobilité, allant à l'encontre d'une "place vocale". Le "centre" de sa voix, Bartoli l'a assurément trouvé. Il est toujours présent, jusqu'au plus infime pianissimo.

DES SCHUBERT INATTENDUS

Cette production minimum de son concentré garantit une émission claire, sûre. Cecilia Bartoli n'a pas (encore) une voix d'une largeur exceptionnelle, mais la clarté, la justesse de son émission garantissent, jusqu'au dernier fauteuil du Metropolitan Opera, à New York, un niveau sonore dont personne ne s'est plaint. Son talent, voire son génie, consiste à savoir, sur une même note, faire entendre deux, trois, quatre "affects" différents. On imagine qu'au temps du bel canto, le vrai, les artistes devaient être capables d'ouvrir des perspectives sonores nouvelles à chaque rôle, à chaque air, à chaque note. Cecilia Bartoli use de cette capacité sans en abuser.

Des Schubert inattendus, scènes italiennes aussi déchirantes que celle de Marguerite à son rouet ; des Bellini superbes, des Rossini où elle sait faire rire avec un chic admirable. En final, un air étourdissant, implacable mécanique qui ne supporte pas le moindre raté : Riedi al soglio, extrait de Zelmira. Non seulement Cecilia Bartoli n'en rate pas un détail mais elle se permet de jouer avec cette mécanique huilée, de s'en jouer avec humour, dans une descente chromatique en roucoulades affolantes sans perdre le contrôle, le sérieux : absolue liberté, bravade icarienne qu'elle semble assurer de ses bras, cherchant l'équilibre, le point de juste poids du son sur l'air et le souffle... Volubilité d'une Teresa Berganza, sagesse d'une Christa Ludwig (deux modèles que Cecilia Bartoli reconnaît volontiers) : les meilleurs auspices semblent ouvrir la voie à une longue et magnifique carrière.

Renaud Machart


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